Il s'en est fallut que d'un cheveu…

Ella Au matin du 23 décembre j'ai remarqué les premiers signes comme quoi quelque chose n'allait pas. Après deux- à trois cents mètres, notre chienne Ella s'arrêta et ne voulut plus avancer. J'ai supposé qu'elle n'était pas en forme et décidai de raccourcir la promenade. Au cours de la soirée, nous nous sommes inquiétés lorsque nous avons constaté que son cœur battait plus fort et plus rapidement que d'habitude. La température avec 39,1° était légèrement élevée et nous avons décidé d'attendre le lendemain.

Mais quand le matin du 24, réveillon de Noël, Ella ne voulait ni manger ni se lever, nous avons su définitivement que quelque chose n'allait pas. La première réflexion qui vient à l'idée dans un cas pareil est souvent une infection de l'utérus. Notre vétérinaire était déjà en vacances de fin d'année et en avons trouvé une autre dans la commune voisine qui nous accepta tout de suite. La consultation, incluant radio et échographie n'a pas montré d'infections de l'utérus ni de l'appareil digestif. Le côlon plein était signe d'une mauvaise digestion et on lui a donné de la paraffine. Durant l'examen, Ella donna l'impression d'être saine et en forme et la vétérinaire ne s'est plus fait trop de soucis, même si les selles étaient presque orange et dans l'urine brunâtre elle avait décelé de l'albumine et de la bilirubine. Elle aurait bien aimé analyser le sang mais n'avait pas le matériel nécessaire.

Soulagés qu'il ne s'agisse pas d'une infection de l'utérus nous sommes rentrés à la maison en nous réjouissant de fêter Noël. Dans le courant de la soirée nos soucis s'amplifièrent, Ella n'allait pas bien du tout. Heureusement que sur le moment nous avons ignoré ce que les prochains jours pouvaient nous réserver.

Le jour de Noël Ella était toujours fatiguée et sans appétit. Nous avons pris contact avec la Clinique vétérinaire des urgences Jeløy qui est ouvert 24h sur 24h et avons décrits tous les symptômes, suite à quoi ils nous ont demandé de venir immédiatement. En contrôlant les gencives qui étaient pâle et jaunâtre, les yeux également tirant sur le jaune, le vétérinaire pensa tout de suite à un problème de foie et de rate. Ella fut hospitalisée et pour nous il n'y avait rien d'autre à faire que de rentrer et d'attendre des nouvelles.

Le premier diagnostic fut une forte anémie dont la cause n'était pas claire. L'hématocrite (le pourcentage de globules rouges) de 13 contre normalement 38-55 fut si grave qu'il fallut l'hydrater et ensuite lui faire une transfusion sanguine. L'analyse du sang d'Ella révéla une maladie très rare: l'AHAI (anémie hémolytique auto-immune), c. à d. une anémie liée à la présence d'auto-anticorps dans le système immunitaire. Ces anticorps s'attachent aux globules rouges et peuvent les détruire dans certaines circonstances. Un traitement à fortes doses de stéroïdes lui a été administré pour affaiblir la réaction immunitaire.

Ce fut un Noël triste avec notre Ella adorée en clinique et les appels journaliers pour savoir si la destruction des globules rouges s'arrêtait. Lors de notre première visite, on a vu un chien anémique et au goutte-à-goutte avec des muqueuses jaunâtres et qui nous regardait avec des yeux jaune-blanc. Une image tellement triste que nous ne l'oublierons jamais. Nous avons eu besoin de nombreux kleenex pour sécher nos larmes. Jour après jour le taux de globules rouges chuta: de 13 à 12 et même à 10. Une transfusion sanguine remonta le taux à 28% et permit aux vétérinaires de continuer son traitement mais rien à faire, les globules ont baissé à nouveau.

Avec l'aide de médicaments on arrive à maîtriser la plupart du temps l'AHAI en 3 à 4 jours. Mais ici, déjà 6-7 jours ont passé et les globules rouges ont de nouveau baissé à 10%. Nous avons pratiquement enterré tout espoir et avons décidé d'interrompre le traitement après Nouvel An s'il n'y avait pas d'amélioration.

Mais le miracle arriva. A la Saint-Sylvestre, l'état d'Ella s'améliora et elle mangeait un peu. Le jour de Nouvel An, les valeurs dans le sang aussi grimpaient lentement. Des doses colossales de Prednisolon (100 mg par jour) lui ont été administrées. Ce fut une décision osée du vétérinaire Magnus Harjen puisque ce médicament peut causer plusieurs effets secondaires graves et que 100 mg est une dose normale pour du bétail!

Après dix jours de clinique Ella pouvait enfin rentrer à la maison. Le 25 janvier, le taux de globules rouges était stabilisé à 38% et les médicaments ont été fortement réduits. Ses muscles revinrent gentiment et nous espérons et croyons que la maladie est vaincue pour qu'Ella puisse vivre encore quelques années avec nous. Evidemment qu'elle reçoit de l'attention et des caresses supplémentaires et qu'elle les apprécie.

De grands remerciements aux collaborateurs de la Clinique vétérinaire Jeløy qui n'ont jamais cessé d'y croire et qui ont sauvé notre Ella.

Richard Gjersø
Tiré du Corgipost norvégien 1/2008
Traductions: ANo / Margo

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07.12.2010